Pour la première fois, Jonathan Roberge parle de ses problèmes de santé mentale
Partager sur Facebook"Il a livré une entrevue bouleversante récemment."
Il est difficile pour beaucoup de gens en 2019 de demander de l'aide quand il s'agit d'un problème de santé mentale. Peur du jugement, manque de ressources, peur de s'avouer qu'on ne va pas bien: il y a des tonnes de barrières.
C'est l'une des raisons pour lesquelles on apprécie tellement les célébrités qui font des sorties dans les médias pour parler de leurs problèmes à ce niveau. Ça permet de faire connaître la cause et ça pousse certainement des gens à aller chercher de l'aide.
Récemment, c'est Jonathan Roberge qui en a discuté lors d'une bouleversante entrevue avec Bianca Gervais.
Il a indiqué:
" Pour la première fois je raconte mon histoire à Bianca Gervais. ❤️
et trust moi... pas la dernière fois que tu vas m'entendre parler de ça...
J'ai zéro honte l'ami(e) et tu ne devrais pas non plus...
Une capsule à voir à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale.
Pssst: besoin d’aide pour toi ou un proche? Appelle la ligne québécoise de prévention du suicide 1 866-APPELLE (277-3553) ?"
Il a raconté:
" Le souvenir le plus lointain que j'ai de l'anxiété c'est en deuxième année. Je suis dans l'autobus et la gorge se serre. Je pensais que je faisais une réaction allergique aux oeufs, je venais de manger une omelette, alors j'ai demandé au chauffeur d'aller me reconduire chez nous. Il n'y a pas de sensibilisation à ça. Il y a de la sensibilisation à se laver les mains parce que tu touches une poignée de porte, mais il n'y a pas de sensibilisation au petit gars ou à la petite fille dans ta classe qui a vraiment besoin d'aide.
Ma première vraie attaque de panique j'avais 27 ans, je ne savais même pas que ça existait. Je viens d'avoir un enfant, je venais de lâcher mon métier de photographe, donc je me pitchais dans le vide, et mon ex tombe enceinte, alors que notre couple battait un peu de l'aile. Alors je me suis mis à angoisser sur l'argent. Avant ça je m'en foutais, je faisais du stand-up, j'amassais juste assez pour le loyer et j'espérais que ma carrière lève. La game venait de changer. Et je vais m'en rappeler toute ma vie, je m'en allais donner un show à Montréal, et dans la voiture en m'en venant, je m'en rappelle à peine du voyage. Tout est flou, je suis rentré dans un dépanneur et je me suis écroulé. Boom, je tombe à terre. Je pensais que je faisais une crise cardiaque, tout mon visage est devenu engourdi, c'était l'attaque de panique subite. Je ne sentais plus mes jambes. Je me suis dit que j'étais en train de crever, que j'avais une malformation cardiaque, mon coeur battait tellement vite. J'étais sûr que j'allais mourir parce que la partie frontale du cerveau s'éteint.
J'ai fait ensuite une dépression majeure avec trouble agoraphobique. Je n'étais plus capable de sortir de chez moi. Je paranoïais tout le temps et je refusais de prendre mes médicaments parce que pour moi c'était une faiblesse, je me disais que j'allais développer une accoutumance et que je n'allais pas réussir à vivre le restant de mes jours. J'avais peur des effets secondaires de l'antidépresseur.
Il y a un matin où je m'étais dit: Ok, c'est assez, c'est fini. Même si j'ai un enfant, je souffre trop. J'étais engourdi, j'étais déconnecté de la réalité. Et au moment où je sortais de la douche et où j'allais faire une niaiserie, ça a cogné à ma porte et c'était une de mes amies, Catherine, et elle m'a dit: "Moi et ton frère on s'est parlés avec une couple d'amis et on s'est dit que t'étais bizarre depuis une couple de jours et qu'on ne veut pas te laisser tout seul". Mon frère est arrivé deux heures après avec un PlayStation qu'il avait acheté, il m'a dit "On te laissera jamais tout seul dans la maison dorénavant tant que tu ne vas pas chercher de l'aide."
Si ce n'était pas de ces gens-là cette journée-là, je ne serais pas là aujourd'hui. Et en allant parler à la psy, elle m'a dit qu'il fallait que j'accepte que le médicament c'était peut-être l'équivalent de mon petit café le matin dont certains ont besoin pour fonctionner. Toi t'en as pas besoin de café, mais t'as besoin de cette petite pilule-là. T'as la chance d'être né à cette époque-là. Prends la la pilule.
Il faut écouter nos enfants. Juste ça. L'écouter et le rassurer. Lui dire qu'il n'est pas fou. Quand t'es un anxieux et que tu fais des crises de panique, t'as besoin de te faire rassurer. Et il ne faut pas avoir peur d'aller chercher de l'aide"
On espère que de plus en plus de gens auront le courage de réaliser qu'ils ne vont pas bien et qu'ils iront chercher les ressources nécessaires afin d'améliorer leur qualité de vie.
Merci, Jonathan!
Source: Facebook de Jonathan Roberge
Crédit photo de couverture: Facebook de Jonathan Roberge
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