Mathieu Gratton partage la terrible histoire de sa mère mourante
Partager sur Facebook"Atteinte d'un cancer des poumons, sa chirurgienne refusait de l'opérer, lorsqu'elle le fait finalement, il est trop tard."
Cette histoire est l'histoire d'une dame qui va mourir. D'une dame qui voulait se battre contre sa maladie mais à qui on a refusé le traitement qui lui aurait probablement sauvé la vie. Son fils a décidé de partager son histoire sur son compte Facebook pour la faire connaitre le plus possible. Sa mère va quand même mourrir, mais en partageant son histoire, il sauvera peut-être une autre maman qui se trouve dans une situation semblable.
Voici son histoire rapportée par son fils Mathieu Gratton :
« Comme ma mère n'a que très peu d'amis Facebook, elle m'a demandé de partager son texte. Son but et d'aider à ce que sa situation ne se reproduise pas pour vous ou vos proches. Comme j'aime ma mère j'ai accepté de faire ça pour elle et je lui envoie du même coup tout l'espoir possible.
Partagez si ça vous touche comme ça m'a touché...
MA GRANDE COLÈRE CONTRE MON MÉDECIN
Je ne nommerai ici aucun nom de médecin ni d’hôpital car mon but n’est pas de détruire qui que ce soit mais plutôt que les cas similaires au mien ne soient plus jamais traités de la façon dont j’ai été traitée.
Mon histoire commence fin de l’été 2012 où je suis gardée en observation àl’hôpital pour ce que je croyais être des problèmes cardiaques. Après quelques tests sanguins, électrocardiogramme, radiographies des poumons etc. le lendemain on me retourne chez-moi. Durant la même semaine on medonne rendez-vous avec un pneumologue qui m’annonce que j’ai un cancersur le poumon gauche et qu’on doit enlever le lobe supérieur. Le pneumologue me dit que si j’étais sa mère ou sa sœur, le conseil qu’il me donnerait serait la chirurgie. Un peu plus tard aux environs du début d’octobre ou fin septembre, je rencontre la chirurgienne qui doit m’opérer et tous les tests préparatoires sont faits en vue de la chirurgie. Finalement, la lobectomie a lieu si je me souviens bien le 13 décembre 2012. Tout se passe bien, même très bien. Seulement 4 jours d’hospitalisation et après une convalescence d’environ 1 mois, je recommence mes activités physiques, la marche, le pilates, le zumba etc…
Lors d’un suivi régulier avec ma chirurgienne, elle me dit que j’ai des lésions sur le poumon droit mais que c’est millimétrique et que tout ce qu’il y a à faire c’est de surveiller. Régulièrement je passe des radiographies, scan, tepscan. On me dit que la maladie progresse très très lentement. Jusqu’ici tout va bien, c’est après que ça se gâte.
Été 2016 lors d’un suivi avec ma chirurgienne, on s’entend pour une chirurgie à l’automne. Elle va enlever le lobe supérieur droit et une partie du lobe moyen dans lequel il y a une lésion suspecte. Je passe tous les tests pré-opératoires et j’attends ma date d’opération.
Vers la mi-novembre 2016, je commence à trouver que ça tarde. Je téléphone régulièrement à l’admission de l’hôpital où on me répète toujours la même chose : c’est la chirurgienne qui établit l’ordre de priorité des opérés et je ne suis pas sur la liste. Sur les conseils de mon médecin de famille, à la mi-décembre je me rends à l’admission de l’hôpital pensant obtenir une autre réponse, mais non, toujours la même.
Finalement, 2 jours avant Noël, ma chirurgienne m’appelle pour dire qu’il n’y aura pas de chirurgie pour le moment. Il semble que seulement elle et mon pneumologue étaient d’accord pour la chirurgie mais que les membres du comité des tumeurs étaient contre (elle aurait quand même pu procéder malgré leur avis). Ces gens-là ne m’ont jamais vue, ils ne me connaissent pas. La raison qu’on m’a donnée c’est que vu que je suis en très bonne forme physique et active, on ne voulait pas m’handicaper du côté respiratoire. NON MAIS C’EST UNE BLAGUE! Parce que je suis en bonne forme physique, on me laisse dévorer le poumon par le cancer. Pour moi ça ne fait aucun sens mais encore une fois je fais confiance à ma chirurgienne qui me répète qu’on a du temps, que la maladie ne progresse pas vite, qu’on surveille. On va voir venir disait-elle.
Lors d’une rencontre avec ma chirurgienne au printemps 2017, on reparle de chirurgie. Elle me donne le choix d’être opérée durant l’été ou à l’automne. Que si j’opte pour l’automne, je pourrai profiter de l’été pleinement et elle m’assure qu’il n’y a pas de risques. Moi, la confiante, je la crois et j’opte pour l’automne. Là, encore je passe les tests préopératoires et je commence à attendre. Et je n’en finis plus d’attendre avec toute l’anxiété qui vient avec. Après les Fêtes, toujours pas de nouvelles et je fais une pneumonie. Mon médecin de famille me traite avec des antibiotiques qui selon ma chirurgienne ne sont pas assez forts puisqu’elle m’en prescrit une autre série puis elle demande que je passe une bronchoscopie. Finalement, la date de la chirurgie est fixée au 26 FÉVRIER 2018 CE QUI N’EST PLUS DU TOUT L’AUTOMNE 2017.
Le matin de l’opération, j’étais très confiante et heureuse de pouvoir enfin me débarrasser de ce maudit cancer. Après la chirurgie on me transfère immédiatement dans une chambre du 6ième si j’ai bon souvenir, sans passer par les soins intensifs. J’ai trouvé ça un peu bizarre mais le personnel de l’étage a dit à mon fils que ça avait bien été et plus rapide que prévu. Tout le monde est content. Fin d’après-midi, la chirurgienne arrive dans ma chambre et m’explique que je suis inopérable et incurable. Quand elle a inséré ses instruments, elle a constaté que le cancer était sorti du poumon et avait attaqué la plèvre et par ce fait je devenais inopérable et incurable.
JE VAIS MOURIR
Je ne croyais pas ce que j’entendais. J’étais comme ailleurs dans un autre monde. Je ne réalisais même pas ce que ça voulait dire. Pendant quelques temps j’ai cru que je faisais un cauchemar et que j’allais me réveiller. Je me répétais dans ma tête les paroles que ma chirurgienne disait toujours : « on a le temps, ça ne va pas vite, on va voir venir ». Et bien elle devait avoir les 2 yeux fermés parce qu’elle n’a rien vu venir du tout.
Là, j’ai tellement pleuré et souvent je pleure encore. Bientôt (pronostic 1½ an) je ne verrai plus mes fils que j’aime tant, mes petits-fils que j’adore et qui grandiront sans moi , mes belles-filles que j’aime comme mes filles, ma famille, mes amis. Finis les petits plaisirs quotidiens, caresser mes chats, la musique, le chant des oiseaux, la bonne bouffe, le petit verre de vin au souper et tant d’autres choses dont je dois faire le deuil.
Comme je ne peux pas passer le reste de ma vie à pleurer, j’essaie de continuer à vivre comme si rien n’était arrivé. Pas facile du tout. J’ai toujours ma mort prochaine en tête. J’essaie de profiter au mieux de chaque journée de sursis.
Quand je suis sortie de l’hôpital, on m’a donné un rendez-vous pour faire enlever mes points puis un autre pour un suivi avec la doctoresse. En entrant dans son bureau mes premières paroles furent : Avez-vous trouvé un remède miracle pour ma maladie? La réponse fut non évidemment alors je lui ai demandé ce que je faisais ici puisqu’elle est chirurgienne et moi inopérable? J’en ai profité pour lui dire ce que j’avais sur le cœur. Je lui ai dit que je n’aurais jamais dû lui faire confiance. Pourquoi ne m’a-t-elle jamais avisée qu’un tel scénario pouvait se produire? Elle m’a dit, vous savez, c’était peut-être comme ça en 2016, moi j’en doute, en plus elle a ajouté qu’il y a toujours des risques lors d’une chirurgie et qu’elle perd parfois des patients.
Quelle consolation, je ne suis pas morte sur la table d’opération mais je vais mourir parce qu’elle n’a pas cru qu’elle pouvait me sauver la vie au moins pour quelques années.
Qu’ai-je fait pour qu’elle me montre si peu de considération. Elle me connaît bien depuis 2012, elle sait que je suis une battante qui aime la vie, pourquoi a-t-elle décidé ainsi de ma vie? Pourquoi toujours remettre à plus tard une chirurgie qui doit absolument être faite? Pourquoi dois-je mourir bientôt à cause de son manque de jugement et de sa négligence? Je ne veux pas mourir si tôt, je veux vivre.
La cerise sur le sundae, c’est quand elle m’a dit qu’elle peut me faire un suivi. Pourquoi? Est-ce que je risque de devenir opérable? Mais non. Je lui ai dit clairement qu’elle aurait dû être là pour moi quand j’avais besoin d’elle. Avant de la quitter je lui ai dit que j’espère qu’elle arrive à dormir la nuit parce que moi je n’y arrive plus.
À chaque petit malaise, je me demande si c’est mon cancer qui progresse, est-ce bientôt la fin? Je vis constamment dans l’angoisse, la peur. J’ai peur de ce qui s’en vient, j’ai peur de perdre tous les gens que j’aime, j’ai peur de l’inconnu, j’ai peur de souffrir et de mourir.
AU SECOURS, AIDEZ-MOI, JE VEUX VIVRE
Je sais très bien que je ne suis pas la seule à avoir été traitée de la sorte. Je sais aussi qu’on va tous mourir un jour. Si je dénonce cette situation aujourd’hui c’est pour essayer de faire changer les choses, pour faire ouvrir les yeux aux médecins, qu’ils se rendent compte du mal qu’ils font et pour que plus jamais les patients n’aient à subir ce traitement.
Source : Facebook
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